24 octobre 2012

13ème Foire du livre du Breuil 71670 France

 Le Centre Francophonie de Bourgogne partenaire de la 13ème Foire du Livre du Breuil, les 13 et 14 octobre 2012.
FÊTE DU LIVRE : Trois questions à Tahar BEKRI, poète, écrivain, universitaire .

Le Vendredi 12 octobre 2012 @ 11:20:43



Tahar Bekri, est un poète tunisien de langue française et arabe, sa poésie est traduite en plusieurs langues et est l’objet de travaux universitaires, Tahar Bekri est maitre de conférence à l’université de Paris Nanterre. Il est également l’invité d’honneur de la 13 ème fête du livre. Avec la complicité de Claude Thomas, le poète a accepté de répondre à trois questions pour Creusot Infos

La France a suivi avec intérêt les événements successifs dans votre pays, la Tunisie, quel regard portez-vous sur l’évolution actuelle ?
Je suis inquiet sur la situation par laquelle passe mon pays : des menaces sérieuses pèsent sur les libertés : procès iniques contre des universitaires, mainmise sur les médias, attaques contre des créateurs et des intellectuels, agressions contre des manifestations pacifiques par des milices douteuses, humiliation des femmes. La Constitution qui aurait due être rédigée fin octobre ne l’est pas. Des élections reportées. Des salafistes et des fondamentalistes radicaux sont à l’œuvre avec violence et restent souvent impunis comme s’il s’agissait d’intimider les modernistes, les progressistes et la société laïque en général. La peur vaincue par la révolution est en train de faire son retour. De surcroît, les problèmes sociaux et économiques restent graves, ceux-là mêmes qui ont provoqué les événements de décembre 2010 et l’immolation par le feu du jeune Bouazizi. Ce pays qui est à l’origine du « printemps arabe » ne doit pas échouer. Le besoin de démocratie et de justice chez le peuple tunisien est réel, grâce à son intelligence, son instruction, son émancipation, sa jeunesse éveillée, ses femmes courageuses. J’ai confiance dans la société civile. Elle se battra pour que le pouvoir ne soit pas confisqué par une idéologie ou un parti. La liberté n’est pas un mot vain. Des Tunisiens se sont sacrifiés pour elle. Ils ne sont pas prêts à baisser les bras. Il y va de leur dignité.
Quand vous serez au Breuil se déroulera la Conférences des chefs d’Etat de la Francophonie, à Kinshasa. Selon vous, qu’est-ce que la francophonie : une chance d’avenir, une organisation internationale de plus ?
Tout ce qui peut rapprocher les humains est souhaitable. La langue en est un facteur essentiel. Au-delà des sommets et des organisations internationales, la francophonie assumée, par un choix libre et volontaire, peut jouer un rôle positif dans l’entente entre les peuples qui utilisent cet outil commun. Des idéaux comme la solidarité, la coopération, la défense des libertés et des droits humains peuvent être en partage au sein de la Francophonie dans laquelle les écrivains ont une place importante. Je veux dire par là que la dimension culturelle est nécessaire dans un monde dominé par la puissance de la finance facile et les valeurs lucratives. Sans équité, sans attachement aux valeurs éthiques et morales, sans respect de la diversité qui la compose, sans écoute des voix intellectuelles profondes et majeures, la francophonie serait un ensemble administratif ou bureaucratique sans âme.

Vous êtes poète, un poète reconnu internationalement. Vous avez dit : « Mon toit est l’univers, mon sol la terre. La poésie est une éthique, non pas une politique ». Pouvez-vous nous en dire plus ?
Tout en partant de la culture arabe et musulmane dans laquelle j’ai été élevé, j’ai toujours considéré la langue française comme une chance et mon bilinguisme comme une richesse. Bien que partagé entre deux langues, deux cultures, deux rives, deux espaces, j’appartiens à l’humanité entière et tout ce qui la préoccupe me concerne. Toute la terre est mon pays et tous les humains sont mes proches. Le poème que j’écris peut parler de Tombouctou, de ma ville natale, Gabès, de Tunis, de l’Afghanistan ou de la Bretagne tout simplement en pensant à la fraternité universelle, en s’opposant à ce qui est laid : la violence, la guerre, l’intolérance, ceux qui donnent la mort, quand la poésie est célébration de la vie. Mais tout cela doit être dit dans la beauté de l’écriture, le travail littéraire non par le slogan politique pauvre. La poésie est une parole exigeante non un manifeste ou un discours de propagande. Il faut que sa sagesse nous touche, nous bouleverse, nous interpelle, reste au fond de nous dans la permanence des jours comme une vérité forte, un chant lumineux qui éclaire la cécité de l’humain. (Propos recueillis par MHM)



Tahar Bekri  a participé au débat sous chapiteau, "Les printemps arabes et mouvements des indignés", débat  animé par Mohamed Larbi Haouat, franco-tunisien, représentant d'ONG à l'UNESCO, samedi à 15 heures, avec Khaled Osman (Egypte) , Philippe Corcuff, universitaire (Lyon II) et Gérard Buatois, conseiller général de Saône et Loire , chargé des relations de partenariat.
                                                  



Le Centre Francophonie a aussi accuelli l'écrivain belge , auteur de littérature fantastique,
 Daph Nonody (Bruxelles).

Daph Nobody a d'abord rencontré, le vendredi 12 octobre,  2 classes du lycée Léon blum (Le Creusot) et a participé, le dimanche 14 octobre, au débat sur la littéérature fantastique, débat animé par Franck Boulègue, directeur de la BM du Breuil et, par ailleurs, critique d'oeuvres fantastiques.

LYCEE LEON BLUM : Deux classes du lycée Léon Blum à la rencontre de Daph Nobody
Le Mardi 16 octobre 2012 @ 02:58:42

Dans le cadre de la foire du livre qui s’est tenue ce week-end au Breuil, les élèves des classes de Florence Perceval et Catherine Bollery, au lycée Léon Blum, ont rencontré Daph Nobody, écrivain belge pour un échange autour du roman fantastique.


Les lycéens avaient en amont préparé des questions à l’auteur et c’est avec clarté et disponibilité que Daph leur a répondu, en allant réellement à leur rencontre. Les jeunes ont découvert un auteur dont l’enfance, dans un foyer pauvre, a été bercée par les livres achetés pour presque rien chez les bouquinistes, et qui a commencé à écrire à 7 ans. Un écrivain plutôt pessimiste ayant une propension naturelle à se tourner vers ce qui ne va pas pour trouver des solutions et tenter de changer les choses .

Daph Nobody écrit des récits fictifs, dans un style qui dérange, un style dur, parfois glauque. Des histoires imaginaires pourtant inspirées de faits réels, souvent puisés dans une société qu’il juge dure et sans pitié « On donne trop de pouvoir aux banques, les industriels dictent leur loi parce qu’ils payent… »

Discrimination, différence, autant de sujets qui ont interrogé les élèves. « On a peur de la différence parce que l’on a peur de devenir soit même différent et d’être regardé comme quelqu’un de bizarre » estime Daph Nobody

Autre sujet d’interrogation, le pseudo employé par l’écrivain « j’ai changé plusieurs fois de pseudonyme, une façon d’écrire autrement et de voir les choses sous un angle différent »

Daph Nobody a également souligné son intérêt pour les salons du livre indispensables pour évoluer, « sans public, un auteur n’est rien » et son attachement à ceux qui sont mis à l’écart « ce sont souvent des êtres qui ont subi une brisure et c’est une grande richesse… »  MHM
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Programme de la 13ème Foire du Livre du Breuil les 11, 12, 13 et 14 octobre 2012

  






   

15 juillet 2012

Stage "Sensibilation aux littératures francophones "

La bibliothèque départementale de prêt de la Saône et Loire avait demandé au Centre Francophonie de Bourgogne d'animer pour les bibliothécaires du département de la Saône et Loire, un stage de découverte d'auteurs des diverses aires de la francophonie. 20 stagiares étaient présentes. Claude Thomas a animé la journée. Pierre Vandenstappen, l'attaché littéraire du Centre Wallonie Bruxelles à Paris, a présenté des écrivains belges contemporains significatifs et Bibata, la conteuse burkinabée, aussi présente, a aigayé la journée par un conte d'Afrique noire.


Le stage a permis de découvrir des auteurs d'Afrique Noire, du Maghreb, de Suise romande et du Québec. Ce fut une journée riche intellectuellement et humainement.

 Accueil de la conteuse du Burkina faso Bibata ROAMBA, les 24 et 25 mai 2012
 . Animation dans des écoles maternelles et élémentaires de Montchanin, Torcy et le Creusot en Saône et Loire. Et spectacles tout public, chaque soir, à Torcy et Saint Vallier, toujours en Saône et loire. Ces séances "Contes d'Afrique" ont rassemblé environ 600 personnes dont 400 scolaires. Bibata est une conteuse de qualité et grand talent. Elle sait à merveille s'adapter à chaque public. Ses prestations sont toujours un succès.


 Titre : Grand nu orange
 Auteur : Nathalie Chaix (Suisse romande)
 Editeur : Bernard Campiche (Suisse)
 Genre : roman

  Beau récit, par courts chapitres, à la manière de poèmes en prose.
En fait, il s’agit de raconter, et de belle manière, la vie du peintre français, d’origine russe, Nicolas de Staël. Vie dramatique, s’il en est.
 Sa 1ère femme qu’il adule et qui lui donne une fille, meurt. Il se remarie et Françoise, sa 2ème épouse, lui donne 3 enfants. Le bonheur est dans la peinture et les voyages et, par besoin, (repos ou inspiration),  le peintre loue pour sa famille une gîte dans le Luberon.  Lieu et propriétaires recommandés par le poète René Char, un ami, mais avec lequel il se brouillera plus tard.  Ici tout bascule. Un amour passion avec Jeanne, la fille des propriétaires du gîte, va tout emporter.
Ce roman, basé sur des faits réels, retrace avec précision, la passion, la fuite en avant, le mal être ou mal d’amour et le désespoir d’un être entier et sans concession.
La peinture de Nicolas de Staël est nourrie de cette passion. Nathalie Chaix sait nous montrer en parallèle, l’amant et le peintre  et l’influence de cette folle passion sur l’œuvre.
C’est beau, c’est prenant, c’est dramatique et cette écriture incisive, par petites touches, est un régal.
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Citations « Il pense qu’elle est comme l’eau entre ses mains.
Glisse, s’écoule, s’échappe.
Ses mains ne parviennent jamais à la retenir…
La trace humide du regret. De la frustration. » (p.70)
« Il est l’homme, le géant. L’homme ébloui par elle, reconnaissant et vengeur à la fois, enivré et fiévreux. Il est l’homme. Il veut dire, et ne sait pas. Elle efface les mots. Il veut remercier et rudoyer à la fois. Il ne sait pas. Il fait. » (p.103)
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 Nathalie Chaix vit et travaille à Genève. Elle a obtenu  en 2007 le prix Georges-Nicole, le Goncourt de la Suisse romande, pour son livre Exit Adonis.
le Centre Francophonie de Bourgogne avait déjà remarqué son 2ème roman "Il y a toujours un rêve qui veille".

5 juin 2012

Un barrage de sucre

            Titre: Un barrage de sucre
           Auteur: Moha Souag 
           Editeur: Marsam (Maroc)
Le roman de l’écrivain marocain, Moha Souag, par ailleurs excellent nouvelliste, nous transporte sur le fleuve Ziz, dans la région de Tafilalet, dans l’Est marocain.
          La construction du barrage s’avère être une idée judicieuse  pour nous introduire de l’intérieur, dans la société marocaine.
          L’auteur est impitoyable et sans concession. Les puissants (gouverneur, caïds, responsables d’administrations  et à tous les échelons) sont montrés dans toute leur cupidité, leur arrogance surtout vis-à-vis du plus petit et leur autoritarisme, souvent pour cacher leurs méfaits. La corruption s’étale à tous les niveaux. Elle broie les hommes et leur conscience.
         Un caïd intègre, se verra accusé de fautes imaginaires. Karim Bella, un jeune ingénieur, en fait, le fil conducteur du roman, frais émoulu de l’Ecole d’ingénieurs, de bonnes résolutions plein la tête, découvrira, ébahi, l’ampleur de ce cancer social, la corruption organisée. Il ratera aussi, hélas,  sa vie sentimentale (sa fiancée, ambitieuse, refusera ces contrées désertiques) et sombrera dans l’alcoolisme et le désespoir. Un fiasco pour un pays qui a pourtant intérêt à utiliser toutes les compétences de ses forces vives.
          Il se dégage de ce roman un évident pessimisme. Quel destin pour une société, un pays, quand l’individualisme, l’absence de scrupules, la perte du sens commun et la main mise des clans sont des pratiques à grande échelle ?
 Le Maroc a bien de soucis à se faire si de tels comportements, si peu démocratiques, ne sont pas enrayés rapidement.
         Style limpide, construction linéaire, roman agréable à lire.
         Le titre peut se lire comme un jeu de mots : un barrage où tout le monde « se sucre ».
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                    Présenter Moha Souag, écrivain marocain d’expression française, est à la fois simple et compliqué. De culture amazighe, né à Taos (Boudnib), en 1949, romancier, poète et nouvelliste, cet  ancien professeur de français, a cessé d’enseigner pour se consacrer à l’écriture.
                  Peu connu sur la scène internationale francophone, (l’auteur modeste n’accourt pas, comme certains, dès qu’un projecteur s’annonce), il n’en demeure pas moins que son œuvre en fait un    auteur majeur de la littérature contemporaine marocaine et un auteur de grand talent au sein de la littérature francophone.
                  Tout au long de ses textes, Moha Souag refonde le monde, invente des situations aussi familières qu’étranges. La vie s’y écoule comme elle se présente, avec ses échecs et ses succès (peu nombreux, il est vrai !), avec ses drames et ses réussites, avec ses injustices criantes et honteuses et ses petits bonheurs vrais.
                   Ce qui frappe, et c’est en cela qu’on reconnaît un grand écrivain, Moha Souag connaît les milieux qu’il décrit. Il sait, avec justesse, montrer les contraintes et peurs (administratives et/ou religieuses) des petites gens, le lent éveil des mentalités, ne se prive pas de dénoncer l’outrance et l’arrogance des puissants. Il est bien conscient de la contradictoire situation de la femme marocaine. Mais au-delà de cet univers sombre, l’auteur marocain laisse deviner que derrière le laid et « le moche » se cache le beau, derrière la contrainte ou les chaines de l’esprit se dessine la liberté libératrice.
                     Voici un grand écrivain  marocain d’expression française que le Centre Francophonie de Bourgogne se devait de faire connaître sur son blog.
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23 mars 2012

Concert Carolyne Jomphe











CONCERT CAROLYNE JOMPHE
Le 17 février 2012, au Breuil (Saône et Loire), le Centre Francophonie de Bourgogne a accueilli la chanteuse québécoise Carolyne JOMPHE.
Pendant plus d'une heure et demi, l'artiste québécoise, fort symphatique et chaleureuse, a interprété 17 chansons ,sur des airs tendres ou dynamiques comme savent les interpréter les Québécois, dont Evangeline (Michel Conte), C'est le printemps (Carolyne Jomphe), Les Hommes de 40 ans (CJ), L'automne (CJ), L'héritage (CJ), et bien sûr, Tous les Acadiens (Michel Fugain et Maurice Vidalin).

Ce fut un beau spéctacle qui a ravi les spectateurs selon le compte rendu ci-joint, du journal en ligne Creusot-infos.com

Concert Carolyne Jomphe, artiste québécoise du 17 février 2012 Le Breuil en Bourgogne.
"Une petite salle, pour une rencontre intimiste et forcément attendrissante avec le public… Vendredi soir à la salle du Morambeau au Breuil, Carolyne Jomphe a doublement séduit. Elle a d'abord convaincu de son talent celles et ceux qui l'avaient découverte, il y a deux ans, et qui ont eu la confirmation de son talent. Et elle a bien évidemment envouté les spectateurs qui la découvraient pour la première fois. Cette chanteuse qui affiche comme un étendard autant son sourire que sa bonne humeur a la justesse des mots. Son spectacle, illustré d'images et de vidéos déroulées par son compagnon, offre un voyage inédit. Un voyage au pays de ses racines, non pas au Québec, mais en Acadie. Un voyage avec des chansons au révélateur. Les paroles, la musique, mais surtout les paroles, permettent de toucher la sensibilité de l'artiste tout à la fois fan de Dick Rivers et amoureuse de la langue française, qu'elle magnifie par ses chansons et son spectacle qui est un peu un cours de géographie en chansons...A l'issue du récital, Claude Thomas et le Centre Francophonie de Bourgogne du Breuil pouvaient avoir le sourire. Le public avait adoré et chaudement applaudi l'artiste qui est venue à sa rencontre. Comme pour donner de la profondeur à la relation et prolonger un peu plus loin cette relation spontanée qui est la marque des grands de la chanson. Pardon des grandes" (Alain Bollery)

L'Heure Bleue





Titre: *L’Heure Bleue
Auteure: Francine Allard
Editeur: Editions Les trois Pistoles-Québec
Genre : Roman



Après la saga très réussie, « La couturière », en 3 volumes, voici une autre saga, en 2 volumes cette fois, tout aussi bien écrite, de l’auteure québécoise d’Oka.
L’Heure Bleue, le 1er titre de l’eau sur le papier, nous conduit sur les chemins, ô combien ardus, de l’émigration italienne aux Amériques, au début de l’agitation fasciste mussolinienne.
L’histoire d’Adriano, petit émigré du Sud de la Péninsule, nous est racontée, tout au long du récit, par le biais de deux métaphores filées : l’aquarelle et L’heure Bleue, le parfum de Guerlain. Métaphores bien choisies si on les identifie à la fragilité et à la légèreté de la vie.
Le récit. Le petit Adriano, tour à tour abandonné par son père, puis par sa mère, est élevé et choyé par sa grand-mère maternelle, Atoniana, appelée Nona. Mais le petit et sa grand-mère doivent quitter précipitamment leur pays pour échapper aux poursuites des autorités. En effet, Fabrizio, l’oncle admiré du petit Adriano, sans doute un agitateur et contestataire social, est recherché par la police.
Au lieu de se fixer à New York comme prévu initialement, les deux fugitifs, s’installent à Kamouraska, au Québec, à l’embouchure du St Laurent. La vie au village se déroule plus calmement mais non sans difficultés.
Bien qu’entouré d’amour par sa Nona, le petit émigré éprouve le besoin de se lier d’amitié avec une petite voisine, Jeanne-Mance et on les verra toujours ensemble : amour d’enfants ? Amitié ? Simple attachement affectif ? Ce lien restera indélébile, tout au long de l’histoire.
Francine Allard, avec son habituel talent, nous mène, tambour battant, dans une vie pleine de rebondissements (mort de la grand-mère bien aimée et dernière attache familiale, cours aux Beaux Arts de Montréal, mariage, deux enfants, perfectionnement à Paris, retour à Montréal, le bonheur, l’amour de ses filles, mais nostalgie du passé, du petit village de son enfance et souvenir lancinant et idéalisé de l’oncle). Et retour fréquent à Jeanne-Mance, confidente, par lettre ou visites.
C’est un beau roman. Francine Allard sait nous montrer les gens de l’intérieur (leurs expériences, espérances, souffrances, passions ou sentiments).
Un roman fort, prenant, qui plaira aux lecteurs de cette auteure de la Belle Province.
Mais que nous réserve le tome II, intitulé «L’Enfer de Diderot » ? Car des allusions à l’auteur du Siècle des lumières sont récurrentes dans L’Heure Bleue. Sans doute des surprises !
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3 février 2012

L'envers des Autres

Titre: L’envers des autres
Auteure: Kaouther Adimi
Editeur: Actes Sud
Genre: roman

Pour un 1er roman, c’est une réussite.
L’histoire de cette famille se construit en miroir, avec l’image superposé de soi et de chaque membre de la famille et même des voisins, d’où le titre bien choisi.
Yasmine, l’aînée, étudie à l’université et observe, critique, la société algérienne en déliquescence comme les membres de cette famille. On a l’impression que personne n’a les pieds sur terre
Mouna, la petite dernière ne rêve que de ballerines en toile, Sarah qui a hérité d’un mari, ancien psychologue et devenu fou, s’abîme dans la peinture. Adel et Yasmine, le frère et la sœur, autrefois très proches, s’éloignent l’un de l’autre et restent sur des non-dits.
Et pour ne rien arranger, une mère, veuve, décalée du temps, qui rêve d’une autre époque et ne comprend plus ses enfants. Sans oublier les voisins pas mieux lotis dont les objectifs de vie semblent dérisoires.
Kaouther Adimi nous livre 24 heures de la vie d’une famille algéroise. Ce sont des petits récits courts où chaque personnage est intensément décrypté.
Ce livre bien écrit ne laisse pas insensible au malaise des jeunes, à leur mal-être, à Alger, la Blanche, dont est originaire l’auteure.

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Kaouther Adimi est née à Alger en 1986. Après une licence de langue et littératures françaises obtenue dans son pays, elle s’installe à Paris. Elle y obtient un master de Lettres modernes.
C’est une jeune auteure distinguée par des prix jeunes écrivains francophones (en 2006 et 2008 au Muret et en 2008 à Alger).
L’envers des autres est son 1er roman, d’abord édité en Algérie aux éditions Barzakh sous le titre « Des ballerines de papicha ».
En 2011, elle reçoit le prix de la Vocation littéraire Marcel-Bleustein Blanchet.
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